Qu’il était le bienvenu le 11 novembre dernier … Un jour férié qui tombe un vendredi, de quoi profiter d’un joli week-end de 3 jours !
Des semaines de 4 jours, les salariés en demanderaient bien davantage ! Et bien saviez-vous que certaines entreprises françaises la pratiquent déjà ? En effet, l’Islande, précurseur en la matière, a impulsé cette révolution RH qui arrive chez nous.
Dans cet article, on fait le point sur ce qu’est exactement la semaine de 4 jours. Quels sont ses avantages, ses inconvénients et comment se positionne la France sur le sujet.
La semaine de 4 jours : c’est quoi?
Son nom semble suffisamment clair, mais précisons ses modalités.
La semaine de 4 jours, en gros, c’est travailler 4 jours au lieu de 5, sans perte de salaire. L’objectif est donc de permettre un jour supplémentaire de repos aux salariés.
Comment mettre en place la semaine de 4 jours ?
Tout d’abord, il tient de préciser que cette mesure est un choix fait par l’entreprise. Elle peut se mettre en place de différentes façons :
- Réduction du nombre d’heures de travail hebdomadaires : on passe de 35 heures à 32 heures par exemple.
- Augmentation de la charge de travail quotidienne : on réparti les 35 heures sur ces 4 jours
Mais la semaine de 4 jours peut également s’imaginer de manière beaucoup plus flexible, c’est-à-dire :
- 1 semaine libre sur 5
- 1 semaine longue, 1 semaine plus courte
- 1 week-end de 3 ou 4 jours toutes les 2 semaines en fonction du nombre d’heures travaillées
- 1 mois libre sur 5
- …
Et même une année sabbatique tous les 5 ans si on continue dans la même logique !
Avouez que tout cela est très tentant d’un point de vue candidats.
Et les intérêts de la semaine de 4 jours sont nombreux ! En premier lieu, celui de permettre aux salariés de retrouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Quels sont les avantages de la semaine de 4 jours ?
L’équilibre vie pro/vie perso
Nous venons de l’évoquer, l’équilibre vie professionnelle/vie privée est le premier argument.
Effectivement, le fait de réduire ou de répartir différemment ses horaires de travail permet aux salariés de disposer de davantage de temps. Que ce soit pour réaliser des démarches administratives, s’atteler aux tâches du quotidien ou bien s’adonner à des loisirs, ce jour supplémentaire a indéniablement un impact positif sur le moral et le bien-être des salariés.
Ensuite, le fait de détenir un jour supplémentaire non travaillé dans la semaine relève considérablement la motivation. En effet, cette perspective augmente la productivité des salariés qui sont de ce fait plus concentrés et priorisent davantage leurs missions.
La gestion des missions
Dans un autre temps, cette organisation offre la possibilité de gérer d’une meilleure façon son emploi du temps professionnel et de davantage prioriser ses missions. De cette façon, on a des salariés globalement moins stressés, moins d’arrêts maladie et surtout des collaborateurs plus épanouis au travail. Car une meilleure qualité de vie au travail contribue fortement à réduire le taux d’absentéisme au sein d’une entreprise.
La contribution environnementale
Dans un contexte de crise sanitaire mais aussi énergétique, la semaine de 4 jours c’est aussi le bon argument pour participer à la protection de l’environnement. En effet, en limitant les déplacements en voiture, on contribue à réduire les émissions de CO2. Un point particulièrement avantageux pour les entreprises qui sont engagées dans une démarche RSE.
L’attraction des talents
Pour finir, mettre en place cette organisation fait également partie des avantages qui permettent de pérenniser certes les talents, mais aussi d’en attirer de nouveaux. Dans un marché de l’emploi où la reconnaissance financière n’est plus suffisante, la semaine de 4 jours représente une belle alternative ! Tout comme les possibilités de télétravail, il s’agit là d’une corde à l’arc « marque employeur » des entreprises.
Que d’arguments aguicheurs n’est-ce pas ? Mais pourquoi les entreprises n’y ont-elles pas toutes recourt ? Car bien entendu ce mode de fonctionnement ne comporte pas que du positif.
Quels inconvénients à la semaine de 4 jours ?
Tout d’abord, même si la promesse est très tentante, il faut avouer qu’elle n’est pas applicable à tous les secteurs d’activité. Selon le domaine, la semaine de 4 jours peut se révéler compliquée à mettre en place. Il faut réorganiser le travail ainsi que le planning des salariés et des managers. Grande ou petite entreprise, le changement n’est pas aisé !
C’est d’autant plus difficile d’ailleurs dans les métiers de production dans l’industrie. Car il faut faire tourner les machines avec du personnel. Passer donc à 4 jours compliquerait encore la gestion des planning.
De plus, selon la répartition des horaires que décidera l’entreprise, le rythme ne sera pas le même. Vous aurez beau travailler 4 jours au lieu de 5, si vous avez 35 heures à effectuer, les journées de travail seront donc fatalement beaucoup plus longues.
Ce mode de fonctionnement pourrait donc ne pas convenir à tous les salariés. Car condenser plus d’heures sur moins de jours implique une charge de travail supplémentaire sur ces jours. C’est autant d’objectifs à tenir sur un laps de temps différent, et donc une éventuelle source de stress.
Selon un sondage Robert Half de juin 2022, 35% des employeurs envisagent d’expérimenter la semaine de 4 jours en 2023.
Accompagner ce nouveau rythme
Un bel enthousiasme envers ce nouveau rythme qui séduit déjà des employés. Alors pour les accompagner au mieux dans la gestion de ce temps, les entreprises concernées mettent en place certaines actions.
Lorsque l’on produit 5 jours en 4, on sent que le temps s’accélère. De ce fait, pour minimiser le stress et améliorer le bien-être interne, les managers invitent les collaborateurs concernés à bien respecter leurs temps de pause, en particulier la pause méridienne. Certaines entreprises proposent également aux salariés des formations sur la gestion de priorisation des tâches.
L’exemple de la belgique
Le 29 septembre dernier a été instituée une nouvelle loi de réforme du marché du travail chez nos voisins belges, dans le but d’aider à la création d’emplois.
Dans son « deal pour l’emploi », le pays laisse le choix aux salariés de travailler 4 ou 5 jours, mais sans réduire le temps de travail ni le salaire. Un collaborateur qui décidera d’adopter la semaine de 4 jours travaillera donc 9h30 par jour, contre 8h pour ceux qui restent à 5.
L’objectif de ce fonctionnement est de faciliter les créations d’emploi, puisque ce cinquième jour non travaillé pour certains est une façon de partager l’activité avec d’autres.
Des retours positifs !
En France, 64 % des salariés aimeraient pouvoir condenser leur semaine sur quatre jours (source Cabinet ADP).
Pour ceux qui sont déjà concernés, ils constatent une amélioration de leurs conditions de vie au sein de leur travail mais aussi à l’extérieur. Un point positif également pour les Managers qui reconnaissent souvent une meilleure productivité liée au bien-être au travail.
Tout comme peut l’être actuellement le télétravail, la semaine de 4 jours est devenue un enjeu de recrutement plus qu’un effet de mode.
Il s’agit même d’un raisonnement général sur le management.
- Utiliser son véhicule chaque jour pour se rendre sur son lieu de travail
- Rester des heures au bureau lorsque le travail pourrait être réalisé plus rapidement
- Participer à des réunions souvent trop longues et pas assez efficientes
Sont des éléments qui demandent à évoluer. Plus les conditions de travail sont optimales, plus le salarié est heureux de venir travailler. L’objectif ? Trouver une organisation toujours plus équilibrée entre travail et vie personnelle.
Une méthode encore peu pratiquée
A ce jour, la semaine de 4 jours n’a été adoptée que par 5% des entreprises en France (source Cabinet ADP).
Du côté de l’Espagne, de la Belgique et Royaume-Uni, des tests sont aujourd’hui faits à grande échelle. En passant outre la culture du présentéisme, encore trop présente en France, l’idée de la semaine de 4 jours progresse dans les esprits.
Et si on mettait de côté le scepticisme et la méfiance ? Si on boostait la productivité individuelle ? Si, face à des phénomènes de grande démission, on repensait l’équilibre entre travail et vie privée ?
Aujourd’hui en tout cas, en France, l’idée fait tranquillement son chemin.