Dans le prolongement de nos récents articles en lien avec la RSE et plus généralement la marque employeur, nous abordons aujourd’hui dans cet article la norme ISO 26000, qui peut intéresser votre entreprise !
Pourquoi les RH doivent s’intéresser à la norme ISO 26000 ?
Dans un monde en constante évolution, les entreprises jouent un rôle crucial non seulement dans le développement économique, mais aussi dans la promotion du bien-être social et la protection de l’environnement. C’est dans ce contexte que la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) s’est imposée comme une dimension indispensable de la gestion d’entreprise. Dans le sens de la Commission Européenne, la RSE désigne « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. »
La RSE repose sur trois piliers principaux : économique, environnemental et social. S’engager sur ces trois axes permet aux entreprises de maximiser leurs effets positifs sur la société. Ainsi, la société peur contribuer de manière significative au développement durable.
D’un point de vue juridique, la France a progressivement mis en place un cadre législatif pour intégrer la RSE. Par exemple, la loi PACTE de 2019 a renforcé la RSE en modifiant le code civil pour inclure les enjeux sociaux et environnementaux dans l’objet social des sociétés et permettre aux entreprises d’adopter une « raison d’être ».
De plus, elle a créé le statut d’entreprise à mission. Au niveau européen, la directive CSRD de 2022 impose aux entreprises de publier un rapport de durabilité avec des indicateurs de performance environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Ensuite, il existe également des standards internationaux en matière de RSE. Ces derniers aident les entreprises à identifier les domaines d’intervention pour améliorer leurs pratiques et à mesurer les résultats de leurs engagements. La norme ISO 26000 en est un exemple récent et largement reconnu au niveau international.
C’est quoi la norme ISO 26 000 ?
La norme ISO 26 000 est issue de l’Organisation Internationale de Normalisation. Elle désigne « les lignes directrices pour tous ceux qui ont conscience qu’un comportement socialement responsable et respectueux de l’environnement est un facteur clé de la réussite. Non seulement ISO 26000 donne la bonne ligne de conduite à suivre mais, de plus en plus, cette norme est appliquée pour évaluer l’engagement des organisations en faveur du développement durable ainsi que leur performance globale. »
De plus, 99 pays ont participé à développer cette norme, qui est donc le fruit d’un consensus international. En revanche, certains de ces pays, dont les États-Unis, Cuba, l’Inde, le Luxembourg et la Turquie, n’ont finalement pas voté en faveur de son adoption. La norme ISO 26 000 a été publiée en 2010.
Les sept champs d’application de la norme ISO 26 000
La norme ISO 26000 définit le champ d’application de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) autour de sept thèmes principaux :
1. La gouvernance de l’organisation
Le tout premier principe concerne la gouvernance de l’organisation. Il s’applique à tout type d’organisation, qu’elle soit publique ou privée, et ce, indépendamment de sa taille, de son domaine d’activité ou de sa localisation géographique.
Ce principe insiste sur l’importance d’un processus décisionnel transparent qui intègre la responsabilité et l’éthique. Les décisions doivent être prises de manière ouverte, les individus doivent être tenus responsables de leurs actions et les choix doivent respecter des principes moraux.
Il est également crucial d’organiser le management de l’organisation en tenant compte des relations avec les différentes parties prenantes. Les besoins et attentes des employés, des clients, des fournisseurs et des autres parties prenantes doivent être pris en compte et respectés.
2. Les droits humains
Il est indispensable de prendre en considération les droits humains. La norme ISO 26 000 met l’accent sur la lutte contre les abus et la discrimination et incite les entreprises à mettre en place des mesures protégeant toute personne concernée.
De plus, il s’agit également de mettre en place des politiques interdisant la violation des droits de l’hommes, soutenant les victimes et pénalisant les responsables de ces violations.
3. Les relations et conditions de travail
Ce principe met en avant la nécessité de créer un environnement de travail éthique respectant les droits des collaborateurs. Cela comprend la mise en place d’une protection sociale favorisant la santé et la sécurité des employés.
Il s’agit également d’instaurer un dialogue social respectant les droits syndicaux et mettre en place des pratiques qui soutiennent le bien-être et le développement des employés.
4. L’environnement
Les organisations doivent limiter leur impact sur l’environnement. Pour ce faire, il est primordial de prévenir la pollution et de conserver les écosystèmes.
Cela implique une utilisation judicieuse des ressources, une gestion énergétique responsable et l’adoption de comportements respectueux de l’environnement.
En parallèle, il est nécessaire de réduire notre empreinte écologique en explorant des alternatives aux matières premières classiques et en soutenant la biodiversité en préservant les habitats naturels et en respectant les cycles de vie des espèces.
Enfin, il est important de promouvoir des pratiques d’achat responsables qui considèrent l’impact environnemental et social des produits et services.
5. La loyauté des pratiques
Ce principe a pour objectif d’établir des relations commerciales éthiques.
Cela comprend par exemple la négociation éthique avec les autorités publiques, les fournisseurs et les concurrents. Pour y arriver, les organisations devraient être transparentes et lutter contre toute forme de corruption.
De plus, il est important que la concurrence entre les sociétés soit également éthique.
6. Les questions relatives aux consommateurs
L’une des priorités des entreprises devraient être le consommateur : sa santé et sa sécurité. Il est donc essentiel d’offrir aux consommateurs des produits et des services issus des pratiques équitables et durables.
Il s’agit également de promouvoir des informations transparentes et de mettre en place des mécanismes permettant de tracer les produits et de protéger la vie privée des consommateurs.
7. Les communautés et le développement local
Ce principe met en avant l’importance pour les entreprises de jouer un rôle actif et positif au sein des communautés où elles opèrent.
Les entreprises doivent contribuer au bien-être économique, social et environnemental de ces communautés. Cela inclut la participation économique locale, où les entreprises sont encouragées à soutenir l’économie locale en créant des emplois, en favorisant l’utilisation de fournisseurs locaux et en investissant dans des projets qui stimulent la croissance économique de la région.
Comment se faire certifier ?
Il n’est aujourd’hui pas possible d’obtenir une certification pour la norme ISO 26000. En effet, cette dernière fournit des lignes directrices pour la RSE sans établir d’exigences certifiables.
Il convient donc d’établir des politiques en prenant en compte les sept principes de la norme ISO 26 000 afin de favoriser l’engagement de la société en matière de RSE.
Pourquoi mettre en place des pratiques liées à la norme ISO 26 000 ?
La responsabilité sociétale est une démarche de progrès qui vise à améliorer la performance globale de l’organisation. Elle incite les organisations à remettre en question leurs pratiques en matière de réduction des risques, de qualité du dialogue social, de relation avec leur territoire, d’attractivité pour les futurs employés, et d’amélioration des relations avec les entreprises, les fournisseurs, les pairs et la communauté.
En intégrant ces aspects, les organisations adoptent de nouvelles méthodes de travail. Ancrées dans la société, elles ne peuvent ignorer les défis économiques, sociaux ou environnementaux.
Adopter la norme ISO 26000 peut devenir un moteur de croissance, ouvrant des opportunités pour de nouveaux candidats, clients et marchés.
En conclusion, la norme ISO 26000 est un outil précieux pour les entreprises souhaitant s’engager de manière responsable et durable.
Bien qu’elle ne soit pas certifiable, elle offre des lignes directrices pour intégrer la responsabilité sociétale dans la stratégie d’une organisation.
En suivant ses recommandations, les entreprises améliorent leur performance globale et renforcent leurs relations avec les parties prenantes. Elles répondent aussi aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Adopter la norme ISO 26000 peut devenir un levier de croissance et d’innovation. Cela ouvre de nouvelles opportunités et contribue à un avenir plus durable pour tous.