La Région Grand Est a bien des richesses, que ce soit dans sa culture comme dans son patrimoine. Elle peut également se vanter de la qualité de ses cadres. Penchons-nous un instant sur le statut de cadre dans cette région.
Les cadres de la région Grand Est, qui sont-ils ?
L’APEC (Association pour Emploi de Cadres) a collecté différentes données sur les cadres dans le secteur privé du Grand Est. Vous pouvez retrouver ces informations dans cette étude publiée sur leur site. La publication de ces chiffres date de fin 2023.
Zones préférentielles des cadres dans la région
La région comptabilise 249 900 cadres. Les départements du Grand Est où il est possible de retrouver le plus de cadres sont le Bas Rhin (83 050), ce qui s’explique par l’attractivité du pôle de Strasbourg puis la Moselle (38 030) et enfin le Haut-Rhin (35 110). Ces deux derniers profitant respectivement des pôles de Metz et Mulhouse.
En dépit des efforts pour attirer du monde mis en place par ces villes voisines, on constate que le nombre de cadres combinés n’atteint pas celui de Strasbourg. La capitale régionale a de beaux jours devant elle.
Les cadres dans ces trois pôles d’attractivité représentent 62% du nombre de cadres dans la région.
Descriptif du cadre-type
Les cadres sont à 34% des femmes contre 37% en France. Visiblement, la France a l’égalité de genre plus à cœur que l’Alsace.
47% d’entre eux détiennent à minimum un Bac+5 mais 20% d’entre eux ont un niveau d’études supérieures inférieures à bac +2. Le niveau d’études est un donc un atout indéniable pour obtenir un tel statut mais le terrain montre bien qu’il est possible de devenir cadre sans pour autant avoir de Master.
Où peut-on retrouver les cadres ?
Les secteurs d’activités
Les cadres peuvent travailler dans des secteurs très variés. 26 % des cadres du Grand Est sont dans l’industrie (métallurgie, agroalimentaire, textile, équipement électrique, etc) contre 17% dans le reste de la France. On y perçoit le signe évident d’une région fortement industrialisée. Si plus d’un quart des cadres alsaciens, lorrains et champenois sont dans ce secteur, cela s’explique historiquement par les implantations successives d’industries diverses après la Seconde Guerre mondiale.
A contrario, les services à forte valeur ajoutée tel que le droit, la comptabilité l’informatique, la communication et l’ingénierie sont moins prisés dans l’Est que dans le reste du pays. Sur l’ensemble des cadres du pays, 46% travaillent dans ces services à forte valeur ajoutée contre 30% en Grand Est. Comme expliqué précédemment, la spécialité des cadres régionaux se situent ailleurs. Cependant, 30% représente une valeur conséquente. Ces services à forte valeur ajoutée ne sont pas à ignorer, particulièrement si vous souhaitez évoluer dans ces milieux.
Les types de structure et de contrat dans lesquels les cadres évoluent
Dans le grand Est, 16% des cadres sont dans des TPE et 38% dans des PME. Ces chiffres sont légèrement plus élevés que pour les cadres dans le reste de la France. Cependant, dans le Grand Est comme dans l’entièreté du pays, la majorité des cadres travaillent dans des entreprises de 250 salariés ou plus, des ETI-GE (Entreprise de Taille Intermédiaire et Grande Entreprise).
En revanche, le Grand Est se distingue légèrement vis-à-vis du reste de la France dans la qualification du contrat : 97 % des cadres du Grand Est sont en CDI contre 95% dans le reste du pays. Un écart certes faible, mais présent. Ces postes clefs sont sécurisés pour une immense partie.
Les quelques cadres à temps partiel sont en majorité des femmes. En effet, le schéma patriarcal persiste dans le choix du parent qui restera à la maison garder les enfants. Le pourcentage dans le Grand Est est quelque peu plus élevé (13% de cadres en temps partiel sont des femmes contre 10% dans le reste de la France). On peut émettre l’hypothèse de l’influence de la culture allemande dans laquelle le retour au travail directement après un arrêt maternité est parfois mal perçu. Pour les Allemands, le fait que les femmes poursuivent leur carrière professionnelle en même temps qu’elles éduquent leurs enfants est indigne. Le terme de mère-corbeau (« Rabenmutter ») est de temps en temps employé.
Les cadres du Grand Est sont-ils bien rémunérés ?
Demandeurs d’emploi
Tous les cadres ne sont pas forcément en poste, certains sont en rencherche d’emploi. La situation du chômage n’épargne personne. Il y aurait plus de 28 000 demandeurs d’emploi qui rechercheraient un emploi cadre.
Dans le Grand Est, les deux premiers motifs ex-aequo d’inscription à France Travail pour les demandeurs d’emploi cadres sont :
- les fins de CDD (intérim y compris),
- ainsi que la reprise après un temps d’inactivité.
Les autres motifs d’inscriptions pour les demandeurs d’emploi cadres dans le Grand Est tels que le licenciement, la démission, ou la première entrée sur le marché du travail ont des pourcentages très proches, à 1 ou 2 pourcents près, de ceux de la France.
Le plus grand écart se situe au niveau de la rupture conventionnelle. Visiblement les demandeurs d’emploi cadres du Grand Est s’inscrivant avec ce motif sont à 13% contre 16% en France.
Le Grand Est a donc tendance à moins utiliser la rupture conventionnelle avec ses cadres que dans le reste du pays.
A noter que dans la région, 8% des demandeurs d’emploi cadres touchent le RSA, contre 7% en France.
Dans l’ensemble, les chiffres liés au chômage sont donc très similaires en France et en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes.
Recrutement des cadres
En 2022, La Région comptabilisait 13 130 recrutements de cadres. Ce chiffre peut se qualifier de faible, car en nombre de cadres recrutés le Grand Est ne se place qu’à la 8ème place sur 12 régions en France métropolitaine.
Rémunération
La rémunération varie également en fonction de l’âge du cadre. La médiane pour les moins de 35 ans est de 43k par an, suivi d’une médiane de 53k pour les 35-54 ans puis de 60k pour les 55 ans et plus.
*médiane : 50% des cadres gagnent moins de 50k, 50% des cadres gagnent plus / 1er décile : 10% des cadres gagnent moins de 36k, 90% des cadres gagnent plus / 9ème décile : 90% des cadres gagnent moins de 78k, 10% des cadres gagnent plus.
En Occitanie, la rémunération médiane des cadres est de 47K et en Bretagne de 48k. Et hormis ces deux dernières et l’exception parisienne de 55k, le Grand Est se situe au même niveau que les autres régions.
Le Grand Est n’a donc pas de quoi rougir concernant ses cadres. Une nouvelle fierté régionale à venir ?
Par ailleurs, l’étude de l’APEC n’a relevé les travailleurs transfrontaliers qui vivent dans le Grand Est, mais nous savons qu’ils ont un impact conséquent par notre expérience sur le recrutement franco-allemand.
En conclusion, la recherche de cadres est toujours importante dans le Grand Est. N’hésitez donc pas à solliciter un cabinet de spécialistes pour vous aider dans vos recherches !
