Recruter en Alsace

Recruter en Alsace n’a pas les mêmes enjeux que pour les autres régions de France. Proximité avec l’Allemagne et la Suisse, droit du travail spécifique…

En tant que cabinet de recrutement basé à Mulhouse et à Strasbourg, PROEVOLUTION se confronte tous les jours à ces difficultés spécifiques de recrutement.

Découvrons dans cet article les spécificités liées aux travailleurs alsaciens, et nos astuces pour vous aider à les recruter !

COnsidérer La concurrence avec l’allemagne et la suisse

Une des particularités de l’Alsace se situe dans ses frontières avec l’Allemagne et la Suisse. Et ceci n’est pas anodin pour les candidats. Connaître les avantages et inconvénients de travailler dans ces pays peut vous être utile pour vous démarquer en tant qu’employeur français !

Travailler en Allemagne

Travailler en Allemagne est une opportunité pour beaucoup d’alsaciens. En effet, les sociétés allemandes recrutent !

Les progrès de la digitalisation et de l’automatisation offrent actuellement un vrai potentiel de créer de nouveaux emplois. Certaines professions sont particulièrement prisées depuis la crise sanitaire, d’après la Bundesagentur für Arbeit :

• Ingénieurs : robotique, aérospatiale et agroalimentaire
• Métiers liés à l’e-commerce
• Cloud Architect
• Développeurs de jeux
• Personnel infirmier et métiers de la santé
• Data Analyst/Data Scientist
• Experts pour la satisfaction des clients et employés
• Gestionnaires de contenu
• Développeurs mobiles
• Développeurs de logiciels

Les avantages à travailler en Allemagne

Lorsque l’on vit à proximité d’un autre pays, cela ouvre d’autres opportunités sur le marché de l’emploi. Voici les avantages qu’ont les Français à travailler en Allemagne :

• Une rémunération plus intéressante : le salaire mensuel brut moyen en Allemagne est supérieur de près de 300 euros à celui de la France
• Être employé dans une entreprise allemande permet de développer une double culture et de pratiquer/développer une nouvelle langue
• C’est une immersion dans un mode de travail différent
• Une expérience professionnelle en Allemagne est valorisante dans votre carrière professionnelle
• En tant que citoyen de l’Union européenne, pas besoin de visa ni d’autorisation de travail

Les spécificités de l’emploi en Allemagne

Chez nos voisins germanophones, la semaine de travail s’élève à 40 heures (48 au plus). Ceci à raison de 5 ou 6 jours par semaine selon l’entreprise. Ceci dit, depuis quelques temps, de plus en plus d’entreprises s’essaient à la semaine de 4 jours.

Le nombre de jours de congés annuels est de 24 jours pour 6 jours travaillés par semaine. Il sera de 20 jours pour 5 jours travaillés hebdomadairement.  

Si vous souhaitez postuler dans une entreprise allemande, le process de recrutement diffère de celui pratiqué en France, avec notamment la constitution d’un véritable dossier de candidature. Il s’agit d’un dossier très complet contenant un certain nombre de pièces justificatives.

En cas de démission, les préavis sont plus longs en Allemagne, 3 mois en moyenne, et jusqu’à 6 mois pour les postes de cadres.

Concernant la protection sociale, à partir du moment où vous êtes salariés en Allemagne et que votre salaire mensuel est supérieur à 400 euros, les cotisations sociales seront calculées en fonction de votre salaire.

Des salaires plus intéressants, des entreprises à l’esprit plus familial, mais des congés moindres et des process de recrutement plus longs. Nombreuses sont les particularités qui différencient l’Allemagne de la France. Aujourd’hui, ce sont plus de 40 000 français qui traversent le Rhin chaque jour pour y travailler (Source lesfrontaliers.lu).

La proximité avec la suisse

Tout alsacien a quelqu’un dans son entourage qui travaille en Suisse. Tout comme pour l’Allemagne, être salarié en Suisse lorsque l’on est français a ses avantages et ses inconvénients.

Le principal attrait : le salaire

C’est bien connu, on sait que si on va travailler en Suisse, c’est principalement pour avoir une rémunération plus élevée. En effet, à poste égal, le salaire passe généralement du simple au double en Suisse par rapport à la France. C’est pourquoi de nombreux candidats trouvent l’intérêt de traverser la frontière pour y travailler. Par contre, il faut savoir que le temps de travail hebdomadaire y est bien supérieur. Effectivement, la durée de travail monte à 42 heures, et les congés payés s’élèvent à 4 semaines par an. Attention également à ne pas oublier que la devise n’est pas la même. Le salaire étant versé en francs suisses, cela peut s’avérer pénalisant en fonction de l’évolution du taux de change CHF/Euro. Il n’est donc pas rare de voir son salaire varier de quelques dizaines d’euros en plus ou en moins d’un mois à l’autre.

Les difficultés pour travailler en Suisse

Depuis quelques années, et notamment depuis la votation sur la limitation de l’immigration, les recruteurs suisses se tournent davantage vers les travailleurs locaux. Les processus de recrutement écartent ainsi plus souvent les travailleurs frontaliers. Et moins le métier est en tension et recherché, plus il est difficile pour un travailleur frontalier de trouver. Selon une étude, à profil équivalent, les entreprises suisses sont près de 80% à recruter un profil local.

Si travailler en Suisse est si tentant, c’est principalement pour des raisons financières. Et les recruteurs suisses le savent bien ! Dans la mesure où le coût de la vie d’un salarié frontalier n’est pas le même que celui d’un résident, beaucoup d’entreprises vont, à poste équivalent, rémunérer moins bien un salarié frontalier qu’un local.

Pour terminer, une des particularités du marché de l’emploi suisse, c’est le manque de protection au sein de son emploi. C’est-à-dire qu’il est tout à fait possible de licencier un travailleur sans aucun motif. Cette pratique n’est pas forcément usuelle mais il convient d’en savoir conscience lorsque l’on envisage de prendre un emploi en Suisse. Ceci dit, il semblerait plus rassurant d’être moins protégé dans un marché avec un taux de chômage à 3% que l’être davantage dans un pays où le taux de chômage dépasse les 10%…

Travailler en Allemagne ou en Suisse est donc une réelle opportunité pour les alsaciens. Et les entreprises locales doivent prendre en compte cette spécificité lorsqu’elles souhaitent recruter. Être attractif et se différencier est essentiel !

L’Alsace de son côté bénéficie également de nombreuses particularités ! En voici quelques-unes afin de mieux connaître le marché alsacien.

Recruter en Alsace : Les caractéristiques de la région

Maintenant que nous avons passé en revue les avantages et inconvénients des offres limitrophes à l’Alsace, intéressons-nous aux spécificités de cette région.

Le régime local

Tout d’abord, l’Alsace, comme la Moselle, bénéficie d’un régime particulier. Ici on ne parle pas de choucroute mais bien du régime de Sécurité Sociale appelé : régime local. En effet, celui-ci offre à ses bénéficiaires des prestations de remboursement maladie complémentaires, c’est donc un avantage certain !

Le maintien de salaire

En outre, dans ces mêmes régions, le code du travail prévoit un maintien intégral du salaire pendant les périodes d’absence comme les maladies. Il s’agit de dispositions légales obligatoires, à partir du premier jour d’absence et sans condition d’ancienneté. Des dispositions donc plus favorables que celles appliquées dans le reste de la France pour les salariés en maladie, accident de travail ou en garde d’enfants.

La durée de préavis

En Alsace et en Moselle, le code du travail prévoit également des dispositions particulières au sujet du préavis dans le cadre d’une démission ou d’un licenciement. Tout salarié alsacien ou mosellan peut donc choisir d’appliquer le droit local s’il souhaite raccourcir le délai de préavis fixé par sa convention collective. Par exemple, pour un non cadre qui aurait 2 mois de préavis à effectuer après 3 ans dans une entreprise, celui-ci pourrait passer à 6 semaines. Cet avantage représente dans l’autre sens un risque pour votre employé de partir, sans vous laisser le temps de préparer la suite. C’est d’ailleurs pour cela que les employeurs alsaciens font souvent appel au Management de Transition pour assurer le Management Relais.

La clause de non-concurrence

Cette clause concerne principalement les commis commerciaux. C’est-à-dire tout salarié qui occupe des fonctions commerciales au service de la clientèle. La clause de non-concurrence a pour objet d’interdire au salarié, à l’expiration de son contrat de travail, d’exercer une activité concurrentielle susceptible de porter préjudice à son ancien employeur.

Repos du dimanche et des jours fériés

Toujours en Alsace et en Moselle, une législation locale s’applique en matière de repos dominical et de jours fériés, des jours qui ne doivent pas être travaillés en entreprise.

Bien entendu, certaines activités sont exclues de ce droit comme les entreprises de chemin de fer, d’assurance, les professions artistiques, médicales, libérales, activités de restauration et d’hôtellerie, etc.

Des jours fériés supplémentaires

On ne pouvait pas finir cet inventaire sans se vanter des 2 jours fériés dont nous, alsaciens, bénéficions. En effet, le vendredi qui précède le week-end de Pâques appelé « vendredi Saint » en fait partie, ainsi que le lendemain de Noël, le 26 décembre.

Recruter en alsace

Nous avons vu dans cet article les spécificités auxquelles sont confrontés les alsaciens. Que ce soit dans les opportunités liées à l’emploi ou dans les dispositions légales et sociales, il y a donc beaucoup d’éléments dont tenir compte lorsque l’on souhaite recruter en Alsace.

Vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté ? On vous donne quelques astuces !

De manière globale sur le marché de l’emploi, le salaire n’est plus suffisant pour attirer des candidats. Aujourd’hui ceux-ci sont particulièrement attachés : à leur valeur au sein de l’entreprise, aux modes d’organisation de celle-ci, à l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle et sur le sens de leurs missions.

Travailler sa marque employeur

La marque employeur, c’est la réputation de l’entreprise en termes d’employabilité. Une expression que l’on voit partout tant elle revêt une importance particulière pour les candidats à l’écoute du marché. Pour optimiser votre marque employeur, voici ce que vous pouvez mettre en place :

• Donner de la flexibilité aux salariés au niveau des horaires de travail, proposer plus de télétravail si cela est possible, voire même des semaines de 4 jours ?
• Proposer des avantages : mutuelle prise en charge plus généreusement, tickets restaurant, chèques vacances, participation aux abonnement sportifs, création d’un CE, d’une crèche d’entreprise, véhicule de fonction, etc.
• Favoriser l’embauche de personnes handicapées
• Travailler sa démarche RSE : travailler avec des partenaires locaux, adopter des démarches écologiques, sensibiliser les salariés au tri des déchets, soutenir des associations caritatives…
• Favoriser l’esprit d’équipe en organisant des teambuilding
• Optimiser les conditions de travail en mettant à disposition des salariés du mobilier et du matériel de bureau ergonomiques

Entretenir la promesse employeur

Vous avez vendu un poste polyvalent, dynamique, le tout dans une bonne ambiance de travail ? Respectez votre promesse ! Les candidats sont très attentifs à ce que la réalité du poste corresponde au descriptif qui leur en a été fait. L’intégration de nouveaux collaborateurs, d’un nouveau Manager, peut également être l’occasion de mettre en place une prestation de Change Management. Aujourd’hui l’heure est au management bienveillant, à la coordination des missions, à la motivation et à la reconnaissance.  

Recruter est un sport ! Et comme nous avons pu le voir, recruter en Alsace comporte des enjeux supplémentaires. Alors pour ne pas passer à côté de talents tentés d’aller voir de l’autre côté de la frontière, n’hésitez pas à prendre en compte tous ces éléments !

Et si vous souhaitez vous faire accompagner par un cabinet expert en recrutement dans les problématiques dans un contexte franco-germanique, n’hésitez pas à nous contacter (sauf vendredi saint 😉 )